Présentations : qui se cache derrière les pimpseries de la PIMPSitude ?

La Pimpsitude, c’est moi, c’est toi, c’est nous, c’est vous…

http://la tristitudehttps://www.youtube.com/watch?v=UQObMEXyhrU&ab_channel=RoyMusic

La Procréation médicalement assistée n’était pas légalement accessible en France aux célibataires avant 2021. Après la légalisation de l’accès aux couples lesbiens et aux célibataires, elle n’est pas pour autant plus accessible : tout sera remboursé ? Peut-être, sous conditions, mais…De toute façon, il n’y a pas de donneurs pour tout le monde, il faut attendre des mois pour un don. Des mois que ces dames n’ont pas, des mois dont elles ne veulent plus, las de voir leur sang couler chaque mois, chaque mois qui les éloigne de leur maternité.

Entre toutes ces femmes il y a moi.

Moi qui muris ce projet, étape par étape depuis des années. Là je me lance, hors de la France comme tant d’autres, et ce journal avec moi. Je rejoins donc le club des PIMPS : les Putains d’Illégales Mamans-Procréamédicoassistées en Solo.

Le projet blog

Moi, ce Tatou (dans sa tatoucière)-Tardigrade (délicat ourson d’eau).

Sur cette longue route se croisent batterie de gynécos, psychiatres, psychologues, amants, amies lesbiennes mères de 3 enfants sœur-mère de deux neveux que je chéris, amie cinquantenaire plus jeune et optimiste que la trentenaire que tu es, couples amis de toujours ou récemment adoptés, amie jeune-maman, vieille amie maman enceinte et autres membres de la team.

Sur cette route je reconnais que je passe du temps à expliquer, défendre, analyser, dévoiler, justifier, comprendre encore, mon projet de PMA solo. Auprès des plus ou moins proches, plus ou moins vieux, plus ou moins femmes, plus ou moins féministes, plus ou moins avec moi. Je questionne, je réponds, je cherche des ressources. Et je me trouve pas mal seule.

Je fouine, je fouille, mais je ne déniche que des groupes ou forums plus ou moins alimenté. Des associations qui luttent pour la PMA accessible à toustes. Des débats sur la loi et les conséquences, la faisabilité des projets de PMA en solo. Intéressants, mais peu d’expériences, des témoignages sans cadre ni analyse, bruts, ou des approches légalistes. Peu d’approches féministes.

Episode 1- Genèse de la PIMPsitude

Eté de destins d’utérus croisés chez les sœurs LaTerreur.

Enfant 3 : le coming out de la PIMPS

Le projet Toucan et la PMA-sol(ot)itude

L’Enfant 3 que je m’apprête à concevoir, résolument seule -et si bien accompagnée de la Team-, c’est l’aboutissement d’un désir, profondément enfantin, alimenté d’expériences de jeunesse et de maturité, faites d’amour et de violence, de consentement et de son absence, de pas de chance et de mauvais choix, faites d’empathie sororale, de regards tendrement maternels posés à 7 ou à 30 ans sur petits voisins et orphelins en exil. Faites, en somme, d’une volonté farouche, d’une rageuse détermination, d’une revanche froide. Celle de devenir mère.

Un peu pompeux, me direz-vous. Peut-être…C’est mon côté drama-queen.

La PMA-solo. Moi cette PIMPS.

Pourquoi la PMA ?

Atteinte de HPV, comme 80% de nous toustes à un moment ou à un autre, je fais partie de ces petits pourcentages de personnes membres du club « mon col de l’U. récalcitre ». Après maints lasers et plusieurs conisations visant à extirper le mal, il m’a été annoncé à deux reprises que si je n’acceptais pas une nouvelle opération, je risquais l’hystérectomie totale vu la propagation et le développement du mal dans ma matrice.

Pour couronner le tout, un malheur ne venant jamais seul et parce que je suis une fois de plus cette Femme sur Dix, qui ne se débarasse pas naturellement d’un HPV et qui douille sévère des ovaires, j’erre quelques années avant d’être finalement déclarée membre de l’équipe des Zendométrieuses.

Après plusieurs années à refuser d’être opérée sans mener une grossesse à terme, le virus m’a accordé une trêve, l’endométriose demeure mais ne me vainc pas, Moshê-mon-sauveteur est là pour la surveiller. Profitant de cette accalmie virale, après des mois passés à contrôler son avancée, tenant bon face à l’alarmisme médical pro-chirurgie avant de succomber aux mots de mon cher expert Gygy féministe, je me transforme chaque jour plus radicalement en célibattante épanouie et polyamoureuse par conviction. Le projet Toucan avançant, il m’a façonnée en tant que PIMPS, il est en cela profondément politique.

MON projet : un sens politique à la PMA-solo

En quoi ma PMA est politique? En quoi féministe. En quoi encore est-elle un choix équilibré, réfléchi, muri, préparé, désiré, souhaité, requis? J’aurai à le démontrer, en témoignent les réactions des proches et moins proches, ou mes réactions aux leurs, d’ailleurs.

C’est une suite logique, cohérente, de mon parcours personnel, charnel et corporel, psychologique, traumatique, féminin, féministe, sororal, politique.

Pourquoi seule ? Me direz-vous ? Pourquoi ne pas « attendre d’avoir un papa », pour reprendre les mots bienveillants qui me sont régulièrement adressés? Parce qu’après des expériences malheureuses, malencontreuses, défectueuses, et autres adjectifs qui riment, je souhaite mener à terme, à bien, ce projet qui m’appartient profondément et que je garde jalousement. Parce que je m’y réalise et m’y reconstruis. Sans être fermée au couple, d’une ouverture totale à la coparentalité sous toute forme, à la paternité alternative, déconstruite, à sa place, en dialogue avec ma maternité mais sans appropriation-domination-conquête-invasion.

Cette maternité est mienne. Elle me lave. Cette maternité est existante, je réalise être mère. L’être déjà des enfants passés qui n’existent plus, et déjà-futur pour l’enfant qui est déjà sans exister encore. Je serai une mère et, mon éducation étant, la mienne sera féministe. Ma maternité le sera tout autant, en ceci tout aussi politique.

La maternité fait partie du travail reproductif assigné et assuré par les femmes, consentantes ou non, soumises ou non. Mais « donner la vie » fait également partie de nos instruments de pouvoir, de domination parfois. Ici elle est un puissant élément de construction d’identité, autant qu’un exutoire à passé-pourri et autres voies de reconstructions après de répétitives violences de genre.

Bloguiser son journal de PMA ?

Les articles suivants, au gré des envies, besoins, questionnements, débats publics et intérieurs, viendra accompagner mon parcours PMA. Mon parcours de militante féministe ayant fait le choix de concevoir seule via IAD anonyme. Mon parcours de bipolaire équilibrée lancée dans une maternité solo, difficile par essence et par ses conditions. Mon parcours de Soeurcière, accompagnant et accompagnée d’une sœur luttant contre un cancer de l’utérus au moment où je concrétise ma PMA. Mon parcours de jeune-prof maman solo. Mon parcours de victime d’une agression qui se reconstruit y compris dans la maternité. Mon parcours de femme se battant non moins que pour expérimenter pleinement la liberté de disposer de son corps pour se réaliser au travers et dans la maternité autant qu’au dehors. C’est depuis ce lieu que je parlerai.

Je me définis aujourd’hui comme un Tatoo dans sa confortable tatoucière, Tardigrade à ses heures pour lutter contre les vagues et les hivers, à la recherche d’un TouCan (Yes, Tu CAn!). Cette phrase prendra sens sous les yeux de ceuxceulles qui s’aventureront à me lire.

Je ne voudrais pas citer Balzac, mais je reconnais que ma démarche ici va dans le sens de son « Quand je vous parle de moi, je vous parle de vous ». A expliquer et analyser ma démarche, son bienfondé, ce qui relevait de l’égoïsme, du trauma ou de la bienveillance, je me suis retrouvée seule. Je souhaite partager sans pudeur ces expériences pour que vous qui en sentez les échos puissiez vous raconter aussi.

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